

Depuis quelques jours, on lit sur tous les journaux en ligne, spécialisés ou non, l'histoire du record de prix de vente d'une monnaie romaine en or.
Oui, l'aureus d'Allectus a bien été vendu aux alentours de 620 000 € récemment à Londres. Tous les journalistes s'extasient devant ce record. Il s'agit des mêmes journalistes qui s'insurgeaient hier contre les opposants à la récente loi patrimoine visant à rendre l'état propriétaire à 100 % de toutes nouvelles découvertes monétaires. Les mêmes journalistes qui s'offusquaient de l'utilisation des détecteurs de métaux y compris dans les champs et les propriétés privées… Il faut bien voir que grâce à la législation britannique relative aux objets archéologiques, un rarissime aureus a été préservé d'une éventuelle fonte, publié dans un ouvrage de vente par une maison reconnue et sérieuse, et enfin étudié par le très célèbre British Museum. C'est un des avantages non négligeables de cette législation qui n'interdit pas la détection mais qui l'encadre. Partant du principe qu'il y aura toujours des détectoristes et qu'il est préférable de les mettre à contribution plutôt que de lutter contre. Il est bon de savoir que les détectoristes peuvent représenter une aide, une main-d’oeuvre très importante pour les archéologues. Les détectoristes sont majoritairement des passionnés d'histoire. Bien entendu, il n'est pas question de les hisser au même rang que les archéologues, seuls spécialistes scientifiques, mais de les amener petit à petit vers une coopération plus étroite, toujours dans le but de préserver l'information, plutôt que la possession. En France, la découverte d'une telle pièce n'aurait probablement pas été déclarée et la monnaie aurait été mise en vente ailleurs. Ainsi, nous aurions perdu toutes informations relatives à ce monnayage connu aujourd'hui à seulement 24 exemplaires.


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