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QUAND LE PRINCE DE MONACO RETROUVE DES MONNAIES | 05/06/2025 Informations QUAND LE PRINCE DE MONACO RETROUVE DES MONNAIES Les 24 et 25 avril 2025 resteront pour les Ardennais, notamment leurs élus (parlementaires, conseillers départementaux, maires et autres élus), une date mémorable à marquer d’une pierre blanche. En effet, pour la première fois, depuis quelque soixante ans, un chef d’état se rendait en visite officielle dans leur département. La dernière visite présidentielle avait été celle du général de Gaulle dans les années 1960 et depuis, aucun président de la République, aucun premier ministre n’avait daigné honorer de sa présence le territoire ardennais. Ni le 350e anniversaire du rattachement de la principauté de Sedan à la France en 1992, ni les 400 ans de la fondation de Charleville en 2006 n’avait déplacé les autorités nationales dans cette contrée si riche de culture (le poète Arthur Rimbaud, les célèbres Gonzague, les Guise…) et d’un passé historique prestigieux. C’est pourquoi la visite pendant ces deux jours de plusieurs localités ardennaises d’intérêt majeur, à commencer par son chef-lieu Charleville-Mézières, de S.A.S. le prince Albert II de Monaco, accompagné de sa sœur aînée, S.A.R. la princesse Caroline de Hanovre, cousine par alliance du roi d’Angleterre, Charles III, fut un événement de première importance. Chef d’état oui. Le prince Albert II est assurément le chef de l’État monégasque. Mais sa présence dans les Ardennes ainsi que celle de sa sœur, la princesse Caroline de Hanovre, revêtaient aussi une autre signification. En effet, l’actuel prince souverain de Monaco est également le duc de (Rethel) Mazarin, titre qu’il a reçu de son père Rainier III, depuis qu’en 1777 la dernière duchesse de (Rethel) Mazarin, Louise-Félicité-Victoire d’Aumont, fille du maréchal duc d’Aumont, épousa le prince héritier de Monaco, futur Honoré IV. Cette duchesse de (Rethel) Mazarin fut ainsi la mère des princes de Monaco Honoré V et Florestan Ier qui régnèrent au XIXe siècle sur la Principauté. Ajoutons enfin que, propriétaires du domaine et du château de Marchais dans l’Aisne1, sur le chemin qui mène de Laon à Rocroi, les Grimaldi sont physiquement les proches voisins des Ardennais. La matinée et le début de l’après-midi du jeudi 24 furent consacrés au chef-lieu du département, Charleville-Mézières. En compagnie du maire de la ville, l’inspecteur des finances Boris Ravignon, président d’Ardenne Métropole, du président du Conseil départemental Noël Bourgeois, organisateur de l’exceptionnelle exposition au musée de l’Ardenne Comtes de Rethel, Ducs de Mazarin, Princes de Monaco, du préfet des Ardennes en grand uniforme (protocole pour les visites de chefs d’Etat) et de nombreuses personnalités dont des représentants de grandes familles historiques, le prince Albert II et la princesse de Hanovre ont successivement visité l’exposition du musée de l’Ardenne, fruit d’une collaboration entre les Archives de France et celles du Palais de Monaco puis le musée de l’illustre et génial poète, Arthur Rimbaud, enfant de Charleville qui en est très fière. Le musée de l’Ardenne occupe le plus grand des pavillons de la célèbre place ducale, la sœur jumelle de la prestigieuse place des Vosges de Paris, mieux réussie encore que celle-ci sur le plan architectural. Quand au musée Rimbaud, il occupe un magnifique moulin à eau de 1626 construit au bord de la Meuse en face de l’ancien Mont Olympe carolopolitain. À l’issue de ces deux visites, le président Noël Bourgeois offrait au Conseil départemental un solennel déjeuner officiel en l’honneur du prince et de la princesse. Tout fut parfait, comme l’était l’exposition historique, y compris la gastronomie ardennaise que chacun put apprécier. Mais le plus exceptionnel fut l’atmosphère de convivialité, on peut même dire familiale comme l’exprima le prince Albert II, tant un profond courant passait entre les présents. C’étaient vraiment les Ardennais qui recevaient les descendants de leurs anciens seigneurs qui avaient présidé à la destinée de leurs ancêtres il y a quelques 200 ans et plus. D’où un climat d’heureuse complicité à travers des rapports simples et sincères, dépourvus de formalisme pontifiant. Une famille retrouvait le territoire de ses ancêtres et les habitants actuels de celui-ci l’accueillait avec bonheur. On ne saurait mieux dire. Ce fut un moment exceptionnel que je pense n’avoir jamais rencontré jusqu’à présent dans les déjeuners ou dîners officiels que ma vie professionnelle m’a permis de connaître. L’exposition Comtes de Rethel, Ducs de Mazarin, Princes de Monaco Pour le détail, je renvoie le lecteur à mon compte rendu du magnifique catalogue de cette splendide exposition2. Les monnaies y étaient réparties entre trois vitrines : comtes de Flandre et comtes de Rethel (XIVe siècle), monnaies et médailles des princes de Gonzague, Charles Ier et Charles II (1606-1656), ducs de Rethel, ducs de Nevers, princes souverains d’Arches-Charleville puis ducs de Mantoue et de Montferrat en Italie (2 vitrines) dont une pour les monnaies et médailles et une pour les documents monétaires d’époque : baux monétaires dont celui des Briot en 1610, ordonnance royale de 1614, arrêt de la Cour des monnaies de 1616, etc. Le prince Albert II eut le plaisir de retrouver une partie des monnaies de sa collection, prêtées pour la circonstance. Si la collection de monnaies carolopolitaine de S.A.S. le prince de Monaco n’atteint pas le volume de celles de la BnF (Cabinet des médailles) et du musée de l’Ardenne, également exposées, en revanche sa collection contient des raretés à signaler notamment le thaler d’argent de 1627, imité des thalers de Francfort, qui illustre la couverture de la brochure consacrée aux Journées numismatiques de 1989 tenues à Charleville-Mézières (ancienne collection Alain Tissière) (fig.1)3. Remarquons aussi l’unique exemplaire connu de la pièce de 3 sols 1628 présentée en 2014 à la Société française de numismatique (BSFN 69/8, octobre 2014, pp. 243-246), le rarissime liard de 1608 gravé par Nicolas Briot avec ses initiales NB (fig.2), la variété unique du liard 1607 de l’ancienne collection Tissière, la pièce de XXX sols d’argent à l’aigle 1610 connue seulement à 4 exemplaires pour ce millésime. Mais le prince Albert II a pu admirer la somptueuse série de monnaies du prince de Valdetare, souverain de la principauté italienne de Bardi et Compiano, Borgo Val di Taro, voisine du duché de Mantoue. Dans l’impossibilité d’obtenir un prêt de monnaies mantouanes des Gonzague, l’exceptionnelle collection de la Banque agricole de Mantoue (ancienne collection du comte Magnaguti, 1957) n’étant actuellement pas accessible, ces monnaies du prince de Valdetare, oncle et tuteur du prince Honoré II, régent de facto de la Principauté au début du XIXe siècle, ont remplacé les monnaies mantouanes défaillantes. Pour ces monnaies de Valdetare la collection de S.A.S. le prince de Monaco est la plus belle du monde. 9 de ces extraordinaires monnaies ont été ainsi revues par son propriétaire : 2 doubles pistoles en or, 1 pistole d’or, 2 ducatons d’argent, deux divisionnaires en argent bas titre (billon), deux petites monnaies de cuivre. Ces espèces, frappées dans les années 1620 étaient les mêmes que celles qui étaient émises par les Gonzague dans leur duché de Mantoue. Avec les exemplaires de sa collection de monnaies carolopolitaines des Gonzague ducs de Rethel (ancien fief des Grimaldi), soit 25 monnaies, et les 9 exemplaires des monnaies du prince de Valdetare, c’est la deuxième fois au cours du règne du prince Albert II que des monnaies de la collection princière sont exposées à l’extérieur de la Principauté. La première fois, ce fut en Chine, à Pékin, à la demande des Chinois, quelques monnaies monégasques prestigieuses dont l’écu d’argent de 1682 FDC, portrait peut-être gravé par Roëttiers, monnaie rarissime. La seconde fois, c’est ici, à Charleville-Mézières, capitale (chef-lieu) du département des Ardennes qui fut substitué à la Révolution au duché de (Rethel) Mazarin. On ne peut que se réjouir que cette seconde sortie extérieure des monnaies de la collection de S.A.S. le prince de Monaco ait bénéficié à l’ancien duché de (Rethel) Mazarin, l’un des plus prestigieux fiefs des Grimaldi dans l’ancienne France d’avant la Révolution. Christian CHARLET *Les clichés ont été réalisés par le Palais de Monaco qui conserve les monnaies de la collection princière.
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