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Les cornes des Gaulois | 26/02/2019 Publications Les Cornes des Gaulois ! Sous ce titre accrocheur se trouve une étude ludique mais aussi détaillée et approfondie d'A.SFERRAZZA. A découvrir sans faute !
Ce denier de César nous est familier. Très souvent le casque gaulois avec cornes aura figuré dans sa description. Depuis l’enfance nous imaginons ces fiers guerriers montant sur le champ de bataille avec des casques cornus. Sans imaginer un seul instant que la femme gauloise soit responsable de cet attribut ; ceux que les Romains ont comparés à des coqs, qui vénéraient le sanglier, montaient-ils à l’assaut comme des bovidés ? En 1925, le peintre paysagiste Maurice Giot crée un emblème pour une marque de cigarettes qui apparait cette année-là. Il s’agit d’un casque à ailettes. En 1936, Marcel Jacno revisite le modèle pour dessiner le paquet bleu que nous connaissons. Le paquet de cigarettes Gauloises caporal et son casque ailé auront marqué la mémoire de la plupart d’entre nous. Le casque ailé aura largement contribué dans l’imaginaire populaire à doter « le casque gaulois » d’attributs imaginaires. En 1959, René Goscinny et Albert Uderzo créent deux personnages bien sympathiques qui finiront d’asseoir la notion du casque ailé et du casque à cornes des Gaulois. Près de chez nous, sur la grand Place de Tongres, déjà, depuis 1868, on admire la statue d’Ambiorix, œuvre de Jules Bertin.
En 1876 a lieu la première représentation de l’opéra de Wagner, L’Anneau du Nibelung. Le costumier, Carl Emil Doepler, dote certains protagonistes de casques à cornes. La tradition depuis perdure.
En fait, les casques gaulois n’avaient ni cornes ni ailes. La découverte archéologique de casques au XIXe siècle était essentiellement rapportée par des dessins, la photographie à cette époque étant encore balbutiante. Ainsi, les casques trouvés, les protège-joues rouillés en position haute, se sont transformés en ailes ou en cornes. Techniquement, on peut facilement imaginer l’inconfort majeur qu’un pareil couvre-chef pourrait apporter à un guerrier en plein exploit. Les cornes font facilement perdre la tête aux hommes et sont peu propices à un bon équilibre surtout face à un abruti furieusement décidé à en découdre. Dans l’Histoire, on connaît très peu de casques à cornes et ceux qui sont rapportés étaient des casques d’apparat, de décoration ou de rituels.
Ce que certains auront pris pour des ailes ou des cornes étaient en fait des couvre-joues, assez longs, qui retombaient de l’avant des oreilles sur les joues jusqu’à hauteur du menton où ils se liaient entre eux. Ces éléments articulés en métal, en cuir ou en tissu, appelés paragnathides, protégeaient les joues et parfois une partie du cou. Ces protections étaient généralement mobiles pour ne pas bloquer les mouvements de la tête du guerrier. Les paragnathides pouvaient aussi se porter non liées, ou même liées au dessus du casque en « position aérienne », faisant penser à des ailes déployées. Les casques à cornes retrouvés semblaient destinés à être portés seulement en certaines circonstances comme des demandes en mariage ou lors de grandes cérémonies. Peut-être servaient-ils à signifier le niveau social de leurs porteurs, si ce n’est leur disgrâce… on en a pas retrouvé en Sicile… En Sicile, faire les cornes à quelqu’un est un acte inconsidéré. Pour un Sicilien, ces deux doigts projetés constituent une offense majeure qui nécessite une réaction immédiate jamais proportionnée. Pourtant, du temps des Romains, les cornes étaient un symbole de force et de puissance. Elles auront été l’emblème de l’Italie antique. L’adjectif « cornu » pouvait être adjoint fièrement à un nom de famille et les cornes pouvaient être considérées comme des ornements prestigieux.
Les dieux eux-mêmes étaient parfois représentés avec des cornes.
Que s’est-il donc passé en Sicile de si terrible pour chambouler la nature des cornes du monde. Il semble que Guillaume II de Sicile dit le Bon a envoyé contre l’Empire romain d’Orient, en 1185, une armée sicilienne, plus précisément à Thessalonique (l’actuelle Salonique) pour chasser l’empereur Andronic Ier Comnène. Ce dernier s’était débarrassé d’Alexis II Comnène dont il était le tuteur. Personnage infâme, Andronic devait exercer un règne brutal sans partage. Amateur de la gente féminine, il prétendait posséder de gré ou de force toutes celles qu’il trouvait à son goût, qu’elles fussent mariées ou non. Si le mari osait se plaindre, il était battu ou emprisonné. Andronic, pour montrer sa puissance et son triomphe, faisait suspendre à l’entrée de la maison des maris humiliés une tête de cerf ou la tête d’une bête à cornes. C’est en ces lieux et en ce temps que naquit l’expression : « faire les cornes » (en grec: cherata poiein) et que le mari trahi devint le « cornu »… Les soldats siciliens furent marqués par cette pénible coutume. À leur retour en Sicile, il ne manquèrent pas d’en faire état pour qu’elle diffuse dans toute l’Europe, puis dans le monde entier.
Donc le casque des guerriers gaulois ne portait pas des cornes mais, occasionnellement des protège-joues, les paragnathides, mieux figurées sur le trophée d’armes apparaissant sur cet antoninien de Gallien et ce denier de 47 acn.
*Un cocu va se jeter par la fenêtre ! Il faut dire à ce malheureux que ce sont des cornes qu’il porte, pas des ailes… ! REMERCIEMENTS Je remercie chaleureusement Monsieur Vincent Pompetti qui m’a fait l’honneur de m’autoriser à utiliser ses magnifiques illustrations. Vincent est un Italien né en Belgique à Liège, comme moi, lui étant originaire de Pineto et Atri, dans la région des Abruzzes. Il est diplômé de l’Institut National des Beaux-Arts Saint-Luc de Liège, il réalise seul sa première bande dessinée qui a pour thème la science-fiction dans un monde imaginé par lui : Planète Divine paraît en deux tomes chez Glénat en 2002 et en 2003. Il entame ensuite une collaboration avec Tarek avec qui il réalisera entre autres le deuxième cycle de la série d’espionnage Sir Arthur Benton, primée au salon du livre de Creil et d’Ajaccio. En 2012, il commence une adaptation en diptyque de La guerre des Gaules d’après le texte de Jules César, premier tome paru en avril, et qui se termine avec le deuxième tome en 2014, avec une exposition nationale au « Tumulte Gaulois » à Clermont-Ferrand, et d’autres sites historiques comme Bavay ou Serres Chevalier. La Guerre des Gaules est exposée avec de nombreuses planches au salon de Paris SoBD fin novembre 2014. Il expose régulièrement ses peintures et ses illustrations en France, au Canada, en Italie et en Belgique. Je remercie Monsieur Jacques MARECHAL dont j’ai transformé la photo avec sa permission. Monsieur Marechal est un photographe professionnel spécialisé dans les reconstitutions historiques et, en particulier, celles de l’époque romaine et du Moyen Âge. Sa banque d’images contient plus de 300 000 photographies, dont 120 000 illustrations qui concernent la période médiévale (châteaux, archéosites, reconstitutions…) et plus de 90 000 photos qui illustrent le monde romain (monuments, archéosites et reconstitutions…). La collaboration privilégiée qu’il entretient avec les meilleurs groupes de reconstitution d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique, de France, de Grande-Bretagne, d’Italie, des Pays-Bas, de Suède, de Suisse, etc., lui permet d’avoir des photos exclusives. Ses photos paraissent régulièrement dans des journaux, magazines, livres, etc., d’Allemagne, de Belgique, du Brésil, du Canada, des États-Unis, de France, de Grande-Bretagne, d’Italie, du Japon, du Portugal… En 2004, il a publié ses deux premiers livres qui ont été présentés à la Foire du livre de Bologne. De nombreux organisateurs d’événements utilisent ses photos pour illustrer leurs affiches et dossiers de presse. http://www.pixures.be/accueil.htm Je n’ai pas été autorisé à reproduire quelque image que ce soit, extraite des Aventures d’Astérix le Gaulois ou tout autre élément de l’univers d’Astérix. En effet, ces créations sont des marques enregistrées par les Éditions Albert René et protégées par les dispositions du Code de la Propriété Intellectuelle. D’autre part, en vertu de la charte d’utilisation de l’univers d’Astérix, les créations de René Goscinny et Albert Uderzo ne peuvent en aucun cas être utilisées dans un cadre professionnel, associatif ou commercial. Wikipedia à Joël. A. SFERRAZZA |
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