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Établissement Des Eaux Clarifiées Et Dépurées de la Seine.

À l’orée du XIXe siècle, Berthollet propose de charbonner l’intérieur des tonneaux, Simth, Cuchet et Montfort montrent que passées à travers une épaisse couche de charbon, les eaux les plus infectes de Paris deviennent excellentes pour la boisson. En 1806 une première usine s’installe quai des Célestins. Une des plus connues, celle du cloître Notre-Dame propriété de Happey et Homberg. Les propriétaires se sont attachés à donner toute facilité pour les abonnements, qui se font depuis 1fr 50 cent et par jeton dont chacun représente une voie ou plus. Ces jetons étaient fabriqués par les sociétés qui distribuaient l’eau « clarifiée et dépurée » de Paris. Jetons au moyen desquels tout abonné peut prendre de l’eau en proportion de ses besoins journaliers, les abonnés de ces sociétés les utilisaient pour payer les porteurs d’eau. Une voie d’eau fait 30 pintes, deux seaux en gros une pinte (de paris) valant environ un litre. Le prix d’une voie d’eau est de 2 sous (10 cent) et de 13 cent (2 sous 6 deniers) sans abonnement. Les personnes qui désirent s’abonner doivent s’adresser à l’établissement, soit au bureau soit par écrit, de même qu’aux inspecteurs chargés de la surveillance du service et aux conducteurs des voitures. En 1810 quatre-vingt tonneaux carrés, placés sur des voitures, servent à distribuer ces eaux dans l’intérieur de Paris… Les porteurs d’eau ordinaire sont admis au service de l’établissement. Ils n’y sont reçus, que munis d’un certificat de bonnes mœurs, de plus ils doivent fournir un cautionnement. Au bout de dix années, après un service consécutif et sans reproche, ils jouissent d’une pension viagère de 100 fr.

D’autres établissements utilisant le même procédé s’établissent à Lyon, Toulouse, Marseille.
Guillerme André. Capter, clarifier, transporter l’eau. France, 1800-1850. In: Les Annales de la recherche urbaine, N°23- Almanach-Bottin du commerce de Paris, par Sébastien Bottin.

Christian GOR


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