
Ce trésor, désormais fameux, a été découvert en novembre 1887 par William Currell, un ouvrier en quête d’une nouvelle source sur les collines de Mendip. L’été 1887 ayant été particulièrement sec, l’approvisionnement en eau du village de Harptree était insuffisant et avait besoin d’être complété. C’est en sondant le sol qu’il explosa un vase en étain (ou autre métal blanc) renfermant le trésor à seulement 15 cm sous la surface du sol marécageux.
Ce trésor contenait 1496 monnaies d’argent du 4e siècle (en grande partie dans leur état de frappe), 5 lingots d’argent et une bague en argent avec intaille en cornaline renfermés dans un vase de 23,5 cm de haut, 18 cm de diamètre et 10 cm à la base. Les siliques représentaient la quasi-totalité des monnaies, mais il ne faut pas oublier de mentionner les 15 miliarens (1 % de l’ensemble). Cette proportion est assez faible comparée à d’autres trésors contemporains de la région.

La bague en argent avec son intaille du dieu Mars portant un trophée et une lance.

Dessin du contenant, tel qu’illustré dans l’article de John Evans en 1888.
La période couverte par les 1 496 monnaies d’argent commence sous le règne de Constantin Ier le Grand (306 après J.-C.) et s’achève avec des monnaies de Gratien (367-383 après J.-C.). Si la majorité des ateliers sont gaulois (Arles, Lyon et Trèves), d’autres ateliers plus lointains sont aussi représentés (Antioche, Acquilée, Constantinople, Nicomédie, Rome, Sirmium, Siscia et Thessalonique).
Ce trésor a été mis à disposition du British Museum peu après sa découverte et son étude, réalisée par John Evans, est parue dans le Numismatic Chronicle de 1888, p. 22-46. Le British Museum conserva 25 monnaies représentatives, parmi les plus intéressantes. Le vase et une partie du trésor (volés depuis) avaient été offerts par le fils du propriétaire à l’église locale pour y être exposés. Le reste du trésor est resté en l’état de 1888 à 2016, lorsque ce trésor a de nouveau fait parler de lui pour être dispersé par SPINK à Londres. Comme trop souvent lors de la dispersion d’un trésor, les monnaies ont été vendues à l’unité pour 53 d’entre elles, mais en 118 lots pour toutes les autres. À ces 171 lots venaient s’ajouter un lot pour trois lingots et un autre pour la bague.
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Monnaies vendues en lots…

Miliarens de Valentinien Ier à l’unité.
Les pièces étaient couvertes de chlorures lors de leur découverte, mais une fois lavées et brossées, elles sont apparues en excellent état à Jonh Evans. La qualité globale des monnaies est effectivement excellente (surtout pour les plus récentes et les ateliers les plus proches), avec de très légères concrétions de surface. Laissées en l’état depuis leur restitution par le British Museum en 1888, les monnaies offrent une agréable patine de collection ancienne.
La date d’enfouissement du trésor est estimée à 375, date à laquelle la présence romaine dans cette région minière du sud-ouest de l’Angleterre se fait de plus en plus discrète… mais les raisons d’un enfouissement si précipité (à seulement 15 cm sous terre) restent un mystère.
Samuel GOUET
NB : le trésor a été dispersé en septembre 2016 par SPINK Londres et des monnaies se retrouvent depuis épisodiquement sur le marché aux USA et en Europe. Vous pouvez retrouver une sélection des monnaies de ce Tresor en vente sur Cgb.fr en cliquant ici.
Pour plus d’informations, voir ;
- INSIDER Spink Issue 25, Summer 2016, p. 32-36.
- John Evans, « On a hoard of roman coins founs at Esat Harptree, near Bristol », The Numismatic Chronicle and Journal of the Numismatic Society, Third Series, Vol. 8 (1888), p. 22-46.