
INCIDENCE DE L’ATELIER DE FRAPPE SUR LE PRIX D’UNE MONNAIE
PARTIE 2
Résultats récents de monnaies d’ateliers rares lors de ventes très importantes.

Gadoury : www.gadoury.com
MDC Monaco : https://or-numismatique-monaco.com/
Maison Palombo: http://www.maison-palombo-geneve.com/
Ateliers rares des frappes en or sous Louis XVIII

Quelques résultats de ventes « récentes » :

OGN : https://www.ogn-numismatique.com
Les adjudications correspondent de façon assez proche aux cotes, sauf pour les monnaies suivantes :
40 francs 1816L gradée MS66 (FDC) et vendue 19 000€ avec une cote de 10 000€. Explication simple, le plus haut grade (et de loin) chez PCGS et NGC avec un seul exemplaire, celui-ci !

40 francs 1822A gradée AU50 (TTB) et vendue 16 000€ avec une cote actuelle de 8 000€ (donc probablement de l’ordre de 6 000€ en 2011). Une monnaie identique de qualité TTB à SUP (donc équivalente à AU50), s’est vendue à 7 400€ ; difficile de comprendre la différence de prix ?


Ateliers rares des frappes en or sous Charles X :

Les années 1826A et 1827A sont des monnaies extrêmement rares et connues à très peu d’exemplaires (probablement moins de cinq).
Quelques résultats de ventes :


Quand des monnaies rares font leur apparition lors d’une vente, il est toujours intéressant de chercher le maximum d’informations correspondant à ces monnaies : provenance, quantité existante actuelle, qualité… car des monnaies rares laissent en général des traces à travers différentes ventes.
En consultant les catalogues de vente, nous regardons les images des trois monnaies de 40 francs 1827A et nous remarquons que c’est la même monnaie qui est apparue sur le marché en 2012 et qui a été revendue postérieurement à deux reprises.
Donc en réalité, il n’y a qu’un seul exemplaire pour l’année 1826A et pour l’année 1827A : ces deux exemplaires sont apparus à plusieurs reprises dans différentes ventes à des années d’intervalle.
Nous n’avons trouvé aucune trace de monnaie correspondante à cette valeur et à ces années dans aucune « grande » collection, mais la monnaie de 40 francs 1826A proposée par OGN en 2014, provient d’une vente chez Crédit de la Bourse de juin 1997 lot 626 avec un prix de départ de 25 000Fr.
Cela démontre bien l’extrême rareté de ces deux pièces.
Ateliers rares des frappes en or sous Louis-Philippe Ier :

Il ne faut pas être sorcier pour se rendre compte que le millésime 1839A est rarissime.
Quelques résultats de ventes :

Note : Très grosse différence de cote entre les catalogues.
a- Dans le Franc la cote est de 15 000€ en SPL (MS63) et sachant de façon pratique que l’on double (ou que l’on divise par deux) la cote lorsque l’on change de catégorie, cela équivaudrait à dire qu’il faudrait diviser la cote en SPL par 4 pour arriver au TTB, soit 3 750€.
b- Dans le Gadoury, la cote est de 20 000€ en TTB.
La cote du Gadoury nous semble beaucoup plus logique, surtout au vu des résultats.

Les deux monnaies proposées sont deux exemplaires différents et la Maison Palombo signale qu’il existerait trois exemplaires de cette monnaie, ce qui est possible
La 40 francs 1839A existe en flan bruni (proof) et a été proposée en FDC dans une vente de Crédit de la Bourse en juin 1997 lot 643, avec un prix de départ de 50 000Fr. Cette même monnaie provient très probablement de la vente de la collection Farouk de février 1954 lot 533 (parmi un groupe de 12 monnaies) vendu 190$.
Dès que l’on voit ces tableaux, on comprend l’extrême rareté de certains ateliers. L’existence de nos jours de monnaies en provenance de ces ateliers tient du miracle, la probabilité d’existence est infime car en toute logique ces exemplaires ne devraient pas exister.
De toute évidence, ces monnaies rarissimes n’apparaissent que très rarement sur le marché numismatique et elles se vendent à des prix en rapport avec leur rareté.
Dans beaucoup de cas, la qualité n’est pas présente et il faudra se contenter de ce qui existe à moins de renoncer à bon nombre d’ateliers.
Quant aux prix réalisés lors de l’apparition aux enchères de certaines raretés, ils n’ont rien d’étonnant, bien au contraire : une monnaie anglaise serait très probablement 3 ou 4 fois plus chère à rareté équivalente ; quant aux Américains, c’est un autre monde que l’on ne peut pas comparer car il y a beaucoup plus de collectionneurs et beaucoup de personnes fortunées, ce qui fait qu’un prix à six chiffres n’a pour eux rien d’extraordinaire.
Hormis ces ateliers particulièrement rares et à quelques exceptions près, on peut dire que les prix sont assez proches pour le même type et la même valeur faciale indépendamment de l’atelier de frappe. Le prix de la monnaie dépendra principalement de la qualité de la pièce et bien évidemment si c’est un atelier pas « courant », c’est un petit plus mais cela ne fera pas augmenter le prix de façon importante.
Il y a de toute évidence des monnaies de 20 francs et de 40 francs qui sont rares, bien que la quantité frappée soit un peu plus importante que pour les ateliers que nous venons de voir, mais il est difficile de cerner correctement les millésimes rares et il faut y consacrer beaucoup de temps.
Il faut savoir qu’il y a pour les monnaies de 20 francs en or, 97 types et millésimes différents pour Napoléon Ier ; 53 pour Louis XVIII ; 21 pour Charles X ; et 47 pour Louis Philippe Ier, tandis que pour les 40 francs il y en a 39 pour Napoléon Ier ; 16 pour Louis XVIII ; 8 pour Charles X ; et 12 pour Louis Philippe Ier.
Depuis quelques années, il y a une demande très forte de la part de collectionneurs étrangers (principalement d’origine asiatique) pour les monnaies en or de 100 francs.
Avec quelques chiffres de frappe de l’ordre de 2 000/3 000 pièces pour les monnaies de Napoléon III, on pourrait penser que ces monnaies sont rares, mais en fait elles ont été thésaurisées et de nos jours elles ne sont pas rares, par contre elles sont rares en très très belle qualité et les prix dépassent très largement les cotes.
Pour les 100 francs de Napoléon III au type lauré, aucune monnaie n’a été gradée FDC par NGC ou PCGS pour les années 1863BB, 1865A, 1867A, 1867BB, 1868BB, 1870A, c’est-à-dire six millésimes sur quatorze.
Yves BLOT