'Copier coller' ; base de données et monnaies gauloises...

Quand on travaille à partir d'une base de données, on gagne en efficacité et en vitesse...
Mais si une erreur se glisse, cette erreur peut-être aussi rapidement reproduite à chaque fois qu'une monnaie d'un même type est classée, à partir d'une fiche erronée.

C'est la raison pour laquelle la participation et la vigilance de chacun sont appréciées. Hier un collectionneur m'a signalé une erreur de retranscription pour une légende ibérique, sur le denier bga_402777. Vérification faite, c'est toute la fiche qui ne correspondait pas à la monnaie. Pire encore, deux autres fiches antérieures avaient la même erreur. Merci à ce collectionneur attentif !

Les fiches ont été corrigées et sont normalement depuis ce matin mises à jour sur notre site internet. C'est d'ailleurs l'occasion de revenir sur ce denier si caractéristique, à mettre en relation avec deux autres monnaies de bronze du nord de la Gaule :

Dès le début des années 1980, des copies en bronze de ce denier ont été mentionnées, comme provenant du territoire des Ambiens. Si presque toute monnaie gauloise a un prototype lointain dans les monnayages grecs et romains, il est plutôt rare d'avoir une copie quasi conforme en passant de l'argent au bronze, directement entre Espagne et Picardie !

Cette imitation reprend quasi exactement les types du denier de Barskunes, en imitant aussi les légendes ibériques du droit et du revers. Mais quelques adaptations sont à noter ; le graveur gaulois a effectivement rajouté un annelet pointé devant la bouche et une sorte de reptile (entre serpent et lézard) devant le front au droit. Le revers offre moins de liberté, si ce n'est une maladresse sur la dernière lettre ibérique, faute de place sur le coin, et ces deux petits croissants sous le cheval (ce motif n'est pas systématique, mais se retrouve sur environ 40% des exemplaires examinés).

Cette seconde imitation "aux volutes" reprend le même type de revers, mais associé à un avers nettement plus stylisé, traité à la gauloise... Les exemplaires de ce type sont plus rares, souvent mal frappés et souvent en piètre état de conservation. Les trois exemplaires ci-dessus permettent de voir quelques différences au niveau du revers par rapport au prototype ; une sorte d'annelet pointé a été rajouté sur l'arrière train du cheval et un autre annelet pointé est visible à la place des deux croissants observés sur certains bronzes de l'imitation précédente. Ce motif sous le cheval semble avoir une sorte de bec et se rapproche des têtes animales stylisées (ou suggérées) de la complexe composition de l'avers.

Si vous souhaitez plus d'informations sur cette série, vous pouvez vous référer aux ouvrages de référence mentionnés sur nos fiches ou relire l'article de Philippe Chauchoy de 1983 dans la Revue Archéologique de Picardie ;

Ces monnaies (que ce soit le denier celtibère ou les deux imitations ambiennes) sont désormais bien connues. Mais les exemplaires complets et de qualité sont néanmoins rares. Nos archives sont une précieuse aide pour d'éventuelles recherches et les chercheurs ne s'y trompent pas. Il y a quelques années Katherine Gruel nous a par exemple demandé l'autorisation d'utiliser nos photographies pour illustrer un article sur cette série précise...