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COMMENT DÉBUTER UNE COLLECTION DE MONNAIES - 3 | 08/08/2021 Informations COMMENT DÉBUTER UNE COLLECTION DE MONNAIES LE GRADING Avant d’expliquer en quoi consiste le grading, je tiens à signaler que collectionnant les monnaies postérieures à 1800, je suis pour le grading qui, je le dis, n’est pas un système d’évaluation de la qualité qui est parfait. Mais en attendant il est objectif, c’est le meilleur et il est reconnu au niveau mondial. J’ai été déçu bien plus lors d’achats de monnaies non-gradées que par des monnaies gradées, d’où mon choix personnel. Il existe dans le monde, deux systèmes d’évaluation du degré d’usure d’une monnaie ou d’état de conservation, l’européen et l’américain. Que ce soit en France, en Angleterre ou en Italie, le système est équivalent. Il est basé sur cinq ou six états de conservation qui varient uniquement dans la nomenclature entre une langue et une autre. En France actuellement c’est le B, TB,TTB, SUP, FDC et par exemple en Italie, B, MB, BB, SPL, FDC ; les états de conservations sont attribués par l’expert (ou les experts dans le cas d’une maison de vente très importante) qui organise la vente. Le système américain est basé sur une échelle composée de 70 états de conservation ou grades, F0-F15, VF16-VF39, XF40-XF54, AU55-MS62, MS63-MS64, MS65-MS70 et ce grade est attribué par les experts d’une maison spécialisée dans l’évaluation de la qualité des monnaies, qui est indépendante des maisons de ventes. Une fois la monnaie gradée, elle est placée dans un boîtier plastique (ou coque) avec une brève description (par exemple : 5 francs 1830A), le numéro de certification et le grade atteint. Ce système d’évaluation de l’état de conservation des monnaies ou grading est apparu aux États-Unis aux alentours de 1985 avec deux maisons spécialisées NGC et PCGS, afin d’homogénéiser des critères de qualité adaptés aux monnaies américaines dans un marché numismatique florissant, c’est-à-dire pour des monnaies frappées à partir de 1800 avec des technologies avancées. Les frappes des monnaies américaines ont été importantes et étant « récentes », cela fait que de nos jours, on trouve beaucoup de pièces de très belle qualité. Ce n’est pas du tout la même chose pour les monnaies françaises, dont la frappe s’étend sur un millénaire avec différents procédés de fabrication. Il faut bien avoir à l’esprit que le grading a été implanté aux USA POUR les monnaies américaines et par conséquent les critères appliqués ont été choisis POUR les monnaies américaines et PAS pour les monnaies françaises, anglaises, romaines ou autres. Tout cela pour dire que les MÊMES critères de qualité sont appliqués, que la monnaie soit de 1850, 1645 ou 1239. Un de ces critères très pénalisant dans le cas des monnaies françaises est que la monnaie ne doit pas avoir de trace de nettoyage, car dans ce cas, elle ne sera pas gradée. Or, quelle monnaie royale ancienne n’a pas reçu à un moment ou à un autre un « coup de chiffon » ? Bien évidemment une monnaie non gradée sera vendue à un prix très inférieur ! La première remarque que tout collectionneur va faire au sujet du système américain est : comment est-il possible de définir 70 états d’usure différents ? En fait, c’est pratiquement impossible, MAIS l’objectif principale est de pouvoir différencier de façon très précise les monnaies de qualité SUP et au-dessus, car ce sont les plus chères et les plus recherchées. Voici l’échelle de correspondance partielle entre le système français et le système américain : À partir du tableau antérieur, nous voyons que l’état SUP français correspond à huit grades américains depuis AU55, AU56… MS60, MS61, jusqu’à MS62 (AU pour About Uncirculated (pratiquement non-circulée) et MS pour Mint State (état de frappe)). En d’autres termes, une monnaie qui est gradée AU55 dans le système américain aura comme équivalent dans le système français (monnaie non gradée) SUP et une monnaie gradée MS62 sera également SUP, d’où l’incohérence car évidemment la qualité n’est pas la même, mais dans le « système » français il n’y a pas de « différence », ce qui explique l’apparition des SUP+ ou SUP- ! A mon avis, le système américain est très intéressant, il est très bien adapté aux monnaies à partir de 1800 et je le recommande ; ce n’est pas un système parfait à 100%, mais en attendant c’est le meilleur. Par contre, pour les monnaies antérieures, il y a des « problèmes », les stries d’ajustage ainsi que les frappes molles ne sont pas pénalisantes et on peut « voir » des monnaies gradées MS64, c’est-à-dire une monnaie splendide avec des stries d’ajustage importantes sur le visage du roi. C’est pour cela qu’il faut impérativement bien regarder au moment d’acheter une monnaie, que celle-ci soit gradée ou pas. Acheter la monnaie et pas le grade ! Ou faire grader vos pièces : Note : Vous achetez de temps à autre des monnaies gradées PCGS, NGC ? Attention, il existe de fausses coques avec des monnaies authentiques et/ou fausses (qui n’ont pas été gradées par NGC ou PCGS). Il faut impérativement vérifier avec le numéro de certification sur le site correspondant l’authenticité de la monnaie, car l’image de la pièce est sauvegardée dans leur base de données avec les informations correspondantes et vous pourrez donc comparer les monnaies. LA RARETÉ Une monnaie rare n’est pas toujours chère, cela dépend de la quantité de collectionneurs intéressés par cette pièce selon la qualité de la monnaie proposée. Si une pièce rare est FDC, il y aura bien évidemment plus de numismates intéressés car à ce niveau de qualité, c’est probablement une monnaie extrêmement rare ou peut-être même le plus bel exemplaire existant. Par contre, pour la même pièce en état TTB, l’intérêt n’est pas du tout le même, il y aura moins d’acheteurs et le prix sera beaucoup plus bas. Il peut y avoir un rapport d’un à dix entre les deux qualités. La rareté peut également être relative à la qualité, c’est-à-dire qu’une pièce peut être assez courante, mais rare ou très rare en qualité supérieure, ce qui influe énormément sur le prix. Il suffit de regarder des ventes aux enchères et de regarder certains prix atteints pour comprendre. Je peux citer à titre d’exemple une 5 francs Louis XVIII 1816 qui a une cote en FDC de 1 200€ vendue 4 800€ récemment lors d’une vente aux enchères à Paris. Je tiens à signaler que la 5 francs Louis XVIII est une pièce très courante. CGB a vendu en l’espace de 15 ans environ 1 500 monnaies de ce type toute année et atelier confondu, donc ce n’est sûrement pas une monnaie rare et plusieurs milliers d’exemplaires existent de nos jours. L’énorme différence de prix s’explique tout simplement par la rareté de cette pièce due à sa qualité. Sur les 3 000 ou 4 000 exemplaires existant de nos jours, il y en a peut-être 5 en FDC ou grand maximum 10 ! Il y a quelques années a eu lieu la dernière vente aux enchères d’Argenor, mais malheureusement je ne me suis pas déplacé pour voir les pièces de cette vente (je n’avais pas non plus reçu le catalogue) et je ne me suis pas déplacé non plus lors de la vente. Je reconnais que j’ai commis une grosse erreur car bien que mes enchères aient été conséquentes, je n’ai acheté que deux pièces, alors que si j’avais été sur place, j’aurais été plutôt autour de dix pièces (à l’époque enchérir en direct par internet n’existait pas encore). Lorsque je suis allé chercher les deux pièces que j’avais achetées, j’ai commenté le fait que finalement j’avais acheté très peu de pièces par rapport aux lots que j’avais misés et que ça serait donc pour la prochaine fois. Là, M. Cellard a dit une phrase que je n’oublierai jamais : « Il n’y aura pas de prochaine fois, vous ne reverrez jamais ces monnaies ». Quand une monnaie de très belle qualité que vous recherchez depuis des années apparaît par miracle dans une vente car elle était oubliée dans une vieille collection qui dormait depuis un demi-siècle dans un placard, c’est probablement l’unique possibilité que vous aurez d’acquérir cette pièce. Bien entendu si vous n’en avez pas les moyens, il faut s’en contenter, mais si vous avez la possibilité, c’est à méditer ! Avec l’apparition de l’EURO, un nouveau domaine de collection est apparu. Il faut bien comprendre que ces pièces qui circulent dans les différents pays de l’Union européenne sont en général tirées à plusieurs dizaines de milliers voire des millions d’exemplaires. Il y a cependant des petits pays tels que Monaco ou le Vatican, où les tirages sont parfois très faibles, de l’ordre de 10 000 ou 15 000 pièces. Des monnaies qui avaient une valeur faciale de 2 euros se trouvent quelques années après sur le marché numismatique avec une cote de plusieurs centaines d’Euros ; il faut faire « attention » à ne pas acheter ces pièces à n’importe quel prix car elles ne sont pas rares du tout. La rareté artificielle peut être présente à un certain moment à cause d’un effet de mode d’un domaine de collection particulier ou tout simplement car certains acheteurs ont thésaurisé certaines pièces. Une monnaie récente frappée à plusieurs millions d’exemplaires ne sera jamais rare. On trouve encore de nos jours des rouleaux de monnaies de 1 franc 1915 en FDC à 24€ ; les monnaies très rares postérieures à 1900 se comptent sur les doigts d’une main ! LES PRIX CATALOGUES OU PLUTÔT LES COTATIONS, Définition de « cote » selon le catalogue Le Franc : Valeur de référence proche du prix de détail auquel un particulier peut raisonnablement acheter une monnaie. Une cote chiffrée implique l’existence d’un nombre raisonnable d’acheteurs et de vendeurs et une quantité suffisante de monnaies disponibles. S’il manque des acheteurs, des vendeurs ou des monnaies, nous ne pouvons pas considérer qu’il existe une cote mais une ou des références de prix obtenus. La définition est donc très claire : dans la mesure où il y a suffisamment de monnaies pour satisfaire la demande, la cote est valable, par contre si le matériel manque ou est abondant, la cote est plutôt une référence. Pour les belles monnaies pas trop courantes et à partir de SUP, les cotes sont valables. Pour les monnaies rares ou très rares de qualité supérieure, cela n’est pas le cas et c’est au collectionneur de faire des recherches quant à la qualité et la rareté d’une pièce en particulier. Quant aux pièces courantes, je conseille de chercher des prix réalisés lors de ventes ou des prix proposés sur différents sites. Il faut toujours avoir à l’esprit que le prix dépend de l’offre et de la demande. Récemment, la maison Monnaies de collection à Monaco a vendu une magnifique collection spécialisée de Napoléon III. Parmi les beautés proposées il y avait une 5 Francs en argent 1867A FDC (MS65), la cote est de 30€ en TTB, 200€ en SUP, 380€ en SPL (MS63), elle a atteint le prix de 3 200€. La cote n’a plus de sens dans ce cas, cependant il est possible qu’une autre 5 Francs 1867A FDC apparaisse dans une autre vente et le prix sera peut-être de 500€, cela dépend étroitement de la maison de vente, du nombre d’acheteurs et de leur « intérêt » pour cette monnaie. Par contre, cette monnaie en état TTB dont la cote est de 30€ doit se trouver sans difficulté majeure à 15€ et probablement 100€ pour une SUP, malgré la cote qui est du double. L’explication est simple : c’est une monnaie assez courante dans ces qualités. Finalement, par rapport aux cotes, il faut reconnaître que ce n’est pas facile d’établir des cotes de façon précise. Vous ne disposez très souvent que de quelques prix réalisés aux enchères ou en vente au détail et à partir de ces prix vous devez faire des estimations. Il suffit de voir l’évolution des prix entre l’édition du catalogue Le Franc de 2014 et celle du Franc poche de 2017 : très peu de pièces ont vu leur prix évoluer et en général ce sont les pièces rares ou très rares et en qualité supérieure, la 2Fr 1807A, 2Fr 1859A, 20Fr 1839. En fait, c’est beaucoup plus difficile de suivre l’évolution des monnaies « courantes » pour la simple raison qu’elles apparaissent très rarement en vente aux enchères ou qu’elles sont en lots. En effet, il est impossible pour une maison de vente aux enchères de proposer des monnaies à l’unité avec des prix de l’ordre de 50€ ou inférieur car ce n’est pas rentable (trop de frais). La façon la plus simple d’estimer la valeur d’une monnaie est de rechercher votre monnaie dans la partie archive de www.Cgb.fr. Cette base de données regroupe toutes les monnaies vendues par CGB sur une période de 25 ans approximativement. C’est donc une mine d’informations gratuites que vous pouvez consulter à tout moment. Avant de terminer sur ce point, une parenthèse sur les prix pratiqués sur le marché numismatique. Ce n’est pas du tout pareil d’acheter à un particulier soit sur internet à travers un site soit lors d’une bourse numismatique et chez un professionnel. L’explication quant à la différence des prix est très simple. Les taxes, charges, contributions, ainsi que les frais payés par les professionnels et pas par les particuliers. Cela représente un pourcentage important sur le prix d’achat ou de vente. J’ai lu plus d’une fois que tel ou tel professionnel était cher, ce qui n’est pas faux ; pour les monnaies que l’on trouve sans trop de difficultés, les prix sont plus élevés que ceux pratiqués par les particuliers, par contre quand vous recherchez des monnaies plus rares, c’est en général chez les professionnels ou lors de ventes aux enchères que vous allez les trouver. Personnellement, cela ne me dérange pas de payer le prix « fort » pour une superbe monnaie achetée chez un professionnel, par contre payer un prix conséquent chez un expert pour une monnaie trafiquée ou avec des défauts « cachés » est inacceptable... Yves BLOT |
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