COLLECTION CHRISTIAN CHARLET : LOUIS XIV LYON ET FRANC-MAÇONNERIE

Les monnaies d’argent de Louis XIV dites « à la mèche courte », frappées dans l’atelier de Lyon (lettre D), connues pour les années 1644 et 1652, frappes exceptionnelles après 1645, sont rares. Fin 1642, Jean Warin fut remplacé à Paris par Isaac Briot et Jean Racle car il partit pour Lyon afin d’y implanter la fabrication mécanique au moulin et balancier, après une brève émission de doubles et deniers tournois de cuivre sous Henri IV. On connaît ainsi deux séries de monnaies d’argent au portrait dit « à la mèche courte », gravé par Warin, aux millésimes 1644 et 1645. L’écu à la mèche courte 1644 et 1645 est extrêmement rare, encore plus rare que celui de 1643 au buste de Louis XIII frappé à Lyon.

La monnaie de Lyon tomba en chômage en 1646 et le resta en 1647 au moment où la Régente et Mazarin décidaient de généraliser la frappe mécanique et de supprimer celle au marteau. De ce fait, lorsqu’elle fut remise en activité en 1648, elle n’avait pas reçu les nouveaux poinçons de l’effigie dite « à la mèche longue » ; elle ne les reçut qu’en 1652. On a donc, exceptionnellement, des pièces frappées à la mèche courte de 1648 à 1652, certaines d’entre elles montrant parfois des traces encore visibles de carrés gravés en 1644.

Un échantillon significatif de ces monnaies de Lyon est proposé aux numismates dans les prochaines ventes Cgb.fr. Il comprend des exemplaires de chacune des espèces : écu, demi-écu, quart d’écu, douzième d’écu. Ces exemplaires viennent de ma collection progressivement dispersée par Cgb.fr, maison amie que j’ai choisie à cette fin, l’année 2021 étant celle où, pour des raisons de santé exposées dans le Bulletin Numismatique n°205 de février, je dois me séparer de mes collections (prochainement dans la vente Live auction de juin 2021).

De la même manière, je suis amené à me séparer de ma collection de médailles et jetons maçonniques. Il me semble utile de dire quelques mots sur mes médailles maçonniques dont plusieurs illustrent l’ouvrage de Marc Labouret, Les métaux et la mémoire (Lm148) et qui ont fait l’objet d’articles dans le Bulletin de la SFN, les Cahiers numismatiques ou d’autres revues. Ce sont particulièrement :

Fme_658360 et Fme_658382 : Comte Elie Decazes et Louis XVIII,
exemplaire photographié dans Labouret 35 et publié dans le BSFN de mai 2007.

Fme_658395 et Fme_658410 : Grand commandeur Viennet, exemplaire photographié
dans Labouret 40 et publié dans les Cahiers numismatiques n°113 de septembre 1992.

Fme_658412 : Union des Francs-Maçons de France et d’Italie 1808, très rare médaille dessinée dans l’ouvrage de Thory, Histoire du Grand Orient de France, en 1812.

Fme_658423 et Fme_658469 : Médailles de Cambacérès,
exemplaire photographié dans Labouret 30 et publiées dans les Cahiers numismatiques n°96 de juin 1988 et 109 de septembre 1991.

Fme_658474 : comte Muraire, exemplaire photographié dans Labouret 38.

Fme_658482 : Paul Jones, médaille émission XIX^e siècle demandée par les Etats-Unis,
photo et étude dans RT Séna n°6, Actes du Colloque de Brest, 2015.

Fme_658595 : Rare médaille du docteur Hayère,
Grand Maître de la petite obédience de Memphis-Misraïm.

Fme_658655 : Rarissime médaille de la Victoire de Friedland et du général de Valence. Deux autres sont présentées dans des musées. Grenoble 1807, collections Chaper et Julius. Publiée dans les BSFN de février 2007 et septembre 2020.

Fme_658763 : Brésil, José Bonifacio – Rarissime médaille
publiée dans le BSFN de février 2017.

Fme_658783 : Indes britanniques, Bombay, médaille Burnes – Rarissime médaille de la loge des Parsis de Bombay (famille Tata et autres grandes familles de l’Inde) – Publiée dans le n°9 de Numismatique Asiatique, mars 2014.

Fme_658831 : général San Martin, exemplaire photographié dans Labouret 55, rare médaille maçonnique de ce libérateur de l’Argentine et du Chili.

Fme_658892 : comte de Lacépède, très rare médaille dont la photo est manquante à Labouret (36), l’illustration étant repiquée du Zirkel.

Fme_658911 : Rare médaille, non attribuée, réservée aux plus haut dignitaires (33^e)
du « Rite Ecossais Ancien et Accepté », rite maçonnique le plus répandu dans le monde, créé aux U.S.A.

Toutes ces médailles maçonniques ont en commun le fait de posséder une forte connotation historique qui est une des raisons pour lesquelles je les ai choisies. Cette connotation historique s’ajoute naturellement à l’intérêt symbolique et artistique qu’elles présentent par ailleurs. Je me réjouis qu’elles soient vendues dans cette maison qui a fait ses preuves en matière de vente de médailles et jetons de la franc-maçonnerie.

Christian CHARLET