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CGB Internet Auction thématique - Les animaux dans la Numismatique | 11/12/2024 Publications Parmi les 493 lots présentés au cours de notre vente Internet Auction Monnaies et Médailles Les animaux dans la numismatique (clôture Live le mardi 17 décembre 2024 à partir de 14h00), vous sont proposés 213 médailles ayant pour thématique les animaux. Sujet iconographique varié, les animaux offrent différentes significations en fonction de leur symbolisme. Fascinant les artistes depuis l’Antiquité, longtemps associé au Christ, le lion est présent sur un certain nombre de lots afin d’évoquer la force et la royauté. Visible au revers de la médaille, Jules Bara, de Charles Weiner, l’iconographie du lion couché la gueule ouverte devant la Constitution montre le pouvoir légitime et protégé.
Le même procédé iconographique est réemployé sur la médaille parlementaire du graveur Emile Adolphe Monier, où au revers d’une tête de la république coiffée phrygienne, figure de nouveau le félin allongé devant l’Assemblée Nationale comme protecteur de la justice.
Au-delà du pouvoir imputé au lion, le félin est prisé des graveurs pour les représentations plus littérales de l’animal. Certains lots présents dans la vente montrent alors ses qualités de chasseur, avec une médaille datant de la Troisième République pour l’accueil du président Krüger, associant à l’avers les initiales de la République entouré d’un nœud et au revers un lion attrapant des oiseaux entre ses pattes. Ici, l’iconographie symbolique du lion est mêlée aux caractéristiques intrinsèques de l’animal.
Dans le même esprit, mais plus anodin, des lots figurent alors un lion allongé sur une plaque anépigraphe, essayant d’attraper un insecte. Celui-ci témoigne de l’intérêt du XIXe pour des représentations de scènes de genre (animal) Lion par Victor Peter (lot fme_932509) ou encore une médaille où les rôles sont renversés avec un lion moins chanceux flanqué de deux soldats agressifs.
L’intérêt pour le lion comme sujet iconographique s’observe également dans son omniprésence héraldique, sur les armes des villes et du pouvoir en place. Le fournisseur officiel de Louis-Philippe Ier, Alexandre Fichet, le grave en motif accompagnant d’une Minerve au dessus de la devise « Dors, Fichet veille ». Considéré comme l’inventeur du coffre-fort moderne et serrurier officiel de la Bibliothèque royale, il grave un lion aux côtés de la déesse de la sagesse et de la guerre comme symbolique de la confiance que lui porte le dernier roi constitutionnel des français.
Le troisième symbole iconographique sur celle médaille est un aigle couronné qui surplombe le blason. En effet, l’aigle est l’un des sujets animaliers les plus représentés de la vente. Considéré comme un animal solaire et céleste dans de nombreuses cultures, représentant les idéaux, l’ordre et le pouvoir, il est prisé dès l’empire romain et figure sur de nombreuses armoiries et médailles. Présenté en exergue sur la médaille d’Alexandre Fichet, l’aigle prend souvent place sur le revers des médailles comme le témoignent plusieurs lots de la vente. Puisque le lion est associé à la monarchie, l’aigle est quant à lui le symbole privilégié par l’Empire.
Également sur les nombreuses frappes suite à la réélection de Napoléon III au suffrage universel, figure un aigle aux ailes éployées couronné d’une couronne, avec main de justice et bâton, cette fois-ci sur l’intégralité du revers de médaille comme pour appuyer la victoire écrasante de l’empereur.
Le roi des oiseau est également prisé pour les représentations héraldiques, le Reichsadler (aigle impérial) est notamment le symbole de l’Allemagne depuis le Saint Empire (962-1806). Ainsi, au-delà d’une représentation du pouvoir, il figure par exemple sur des médailles mettant à l’honneur des citoyens allemands célèbres, comme le montre cette médaille d’Antoine Bovy à l’effigie de Johann Wolfgang von Goethe, célèbre poète et théoricien de Weimar.
Le Reichsadler fut ensuite récupéré par le Troisième Reich comme emblème.
La Monnaie de Paris édite par ailleurs de nombreuses médailles animalières dans les années 70 et 80. Nombre de lots présentés datent de cette époque. Quatre médailles du sculpteur animalier, Claude Lhoste (1929-2010), vous sont proposées dans cette vente, représentant les animaux dans un mouvement révélateur ou une pose caractéristique. Nous pouvons notamment citer sa médaille de martin-pêcheur éditée en 1978 où figure à l’avers l’oiseau chassant sa proie dans l’eau (lot fme_979777) ou encore celle de la tortue éditée en 1981, les deux faces communiquant par la carapace, et l’animal pondant ses œufs au revers (lot fme_979857). Après avoir passé en revue les animaux symboles du Politique et de la vie de tous les jours, la vente vous permet de découvrir un autre aspect de l'usage de la figure animale : le fantastique via les dragons. La signification en diffère selon la géographie. Alors qu’en Occident ils sont associées aux forces maléfiques, les dragons sont représentés en Asie depuis la nuit des temps pour symboliser les forces de la nature et le pouvoir.
De l’autre côté du globe et dans les évangiles, les dragons occidentaux sont la personnification du mal et l’incarnation de Satan : les iconographies religieuses les plus répandues du bien triomphant du mal sont alors les représentations de Saint-Michel et Saint-Georges terrassant le dragon, d’une part l’archange ailé surplombant la bête à terre, et de l’autre le chevalier sur sa monture transperçant le mal par sa lance.
En effet, si comme nous l’avons vu, les représentations animales sont prisées par les forces au pouvoir pour leur iconographie, il en va de même pour le symbolisme religieux. Le Christ est parfois représenté par le lion de Juda mais l’animal emblème le plus reconnu aujourd’hui est l’agneau. Sur une médaille religieuse frappée en 1936 par Marcel Renard, une communiante agenouillée prie pendant qu’à l’exergue est gravé un agneau et une croix inscrits dans un cercle. La représentation du Christ est ici allégorique et peut être interprétée comme générale au christianisme et à la foi.
Une autre comparaison, peut-être plus littérale, apparaît au revers d’une médaille de descente de la Croix proposée à la vente. En pendant d’une scène de descente de croix se trouvent deux agneaux de part et d’autre de la Croix : ils peuvent symboliser les hommes qui descendent Jésus de son calvaire ou la dualité du Christ lui-même.
Le même animal, ici l’agneau, peut être repris pour ses caractéristiques intrinsèques et interprété différemment : l’agneau est repris dans le christianisme parce qu’il est le symbole de l'homme en groupe, dont il s'agit d'assurer la survie ; tandis qu’à l’Antiquité le jeune mouton est privilégié pour sa représentation de la douceur, d'innocence et de pureté. Ainsi, sur une belle refrappe de 1980 d’Eugène-Baptiste Doumenc éditée à la Monnaie de Paris, figure une Artémis nue déesse de la chasse et de la nature, jouant avec un petit agneau.
Pour en finir avec la comparaison entre le christianisme et l’iconographie antique, il est intéressant de souligner d’un autre côté l’ambivalence que peut avoir un même animal d’une théologie à l’autre, et donc d’une médaille à l’autre. Toujours avec pour fondations les caractéristiques de l’animal dans la nature, le serpent est à la foi une énième représentation du mal dans la religion chrétienne par son venin et son mode de déplacement en rampant sur terre.
D’un autre côté, les trois lots de médailles de récompense de la Troisième République au sujet d’épidémie ou d’hygiène publique, figurent au revers le caducée, bâtonnet enroulé de serpents qui est l’emblème des médecins et de la divinité grecque Hermès. Ici, le serpent est dual, associé à la fois à la vie et à la mort. Son venin peut aussi bien causer la mort que guérir lorsqu'il est administré en petites doses sous forme médicamenteuse.
Enfin la représentation animale dans la numismatique prend différentes formes et différents sens selon les époques et le lieu. Qu’elle se suffise à elle-même sur une face intégrale ou qu’elle figure à l’exergue pour ajouter un second niveau de lecture, cette figuration peut également être circonscrite au poinçon. Sur une superbe légion d’honneur de chevalier de 1870 présentée à la vente, nous retrouvons notre représentation d’animaux dans le poinçonnage de tête d'aigle/tête de sanglier venant attester les matériaux qui composent cette médaille.
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La phase Live de la vente (offres en direct) débutera mardi 17 décembre 2024 à partir de 14h00. N'oubliez pas de vous créer un pseudo pour pouvoir y participer : création compte/pseudo Besoin d'y voir plus clair dans le déroulement d'une Internet Auction ? cliquez ICI. Marie WEHBI |
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