
Sylviane ESTIOT a démontré l’existence d’un 4e atelier oriental sous Probus, créé lorsque l’atelier d’Antioche était tombé aux mains de Saturninus1.
Elle explique que cet atelier se distingue de celui d’Antioche par plusieurs critères, dont :
• Style du buste, « taillé à la serpe »
• Style graphique, où les segments des M sont liés, là où Antioche fait un IVI ;
• Absence de césure de la légende de revers, ou bien césure entre les 2 mots, plutôt que le CLEMENTIAT-EMP d’Antioche et Tripolis.
Elle décline la production de ce 4e atelier oriental en 4 émissions, se distinguant par le revers.
Les deux premières émissions diffèrent clairement par l’allégorie :
- 1re émission : empereur avec sceptre surmonté d’un aigle, Jupiter lui tendant un globe simple
- 2e émission : l’empereur tient un sceptre simple, Jupiter lui tend un globe nicéphore
Dans cette deuxième émission, le signe de la réforme est soit en lettres grecques (KA), soit en chiffres latins (XXI), ceux-ci étant définitivement adoptés lors de la 3e émission :

Emission 1 - (ex n°5 de S. Estiot)

Emission 2 signe KA - (ex n°12 de S. Estiot)

Emission 2 signe XXI - (ex n° 20 de S. Estiot)
Cet unicum de ma collection présente un type de transition, conservant l’allégorie de la 1re émission et présentant le signe de la réforme en chiffres latins de la 2e émission : il semble démontrer que le passage du signe en grec au signe en latin (qui sera conservé lors de la 3e émission) ne constitue peut-être pas 2 phases successives de la 2e émission, mais que ces 2 versions ont probablement coexisté, du moins en tout début de l’émission.

Olivier GUYONNET
1- Sylviane ESTIOT, L’empereur et l’usurpateur : un 4e atelier oriental sous Probus, Studies in Ancient coinage in honour of Andrew Burnett, Spink London 2015.


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