Vers la fin de l'aventure Bitcoin ?

Comme l'annonce fièrement le site officiel, le Bitcoin, monnaie électronique sans contrôle était promis à un bel avenir : " Bitcoin est une technologie pair à pair fonctionnant sans autorité centrale. La gestion des transactions et la création de bitcoins est prise en charge collectivement par le réseau. Bitcoin est libre et ouvert. Sa conception est publique, personne ne possède ni ne contrôle Bitcoin et tous peuvent s'y joindre. Grâce à plusieurs de ses propriétés uniques, Bitcoin rend possible des usages prometteurs qui ne pourraient pas être couverts par les systèmes de paiement précédents. "

Mais depuis février 2015, le réseau de monnaie virtuelle est en pleine tourmente avec la faillite de la plateforme MtGox située au Japon.

Officiellement, la plateforme avait été victime en février dernier d'un piratage avec à la clé la disparition de 850.000 bitcoins soit environ 480 millions de dollars. Depuis, les révélations autour des pratiques de Mt. Gox ont abouti à l'arrestation de son ancien président, le français Mark Karpelès. Les autorités ont constaté de multiples mouvements suspects mais aussi une gestion frauduleuse d'une société sans aucun fonds depuis 6 mois avait recours à un jeu de passe-passe, l'argent et les bitcoins des investisseurs servant à livrer les clients.

C'est le système global du Bitcoin qui fait désormais débat. Le système est devenu depuis longtemps le terrain de jeu des spéculateurs, mais on ignore quel sera l'avenir de ce système qui privilégie les premiers investisseurs aux dépends des nouveaux entrants. Faute de régulateur et de règles strictes, certains économistes craignent que le système n'aboutisse à une bulle spéculative comparable à la Tulipomanie dans les Pays-Bas au XVIIe siècle.

Les réseaux criminels ont aussi depuis longtemps su tirer parti des facilités offertes par le Bitcoin. Parmi les " usages prometteurs " vantés au début de cet article, figurent des transactions liées aux stupéfiants mais aussi le blanchiment de capitaux illégaux permis par l'anonymat, sa quasi-intraçabilité et sa facile conversion en devises officielles.

Les incertitudes demeurent quant à la pérennité du système cible des banques centrales et des gouvernements mais aussi fragilisé par son propre mode de fonctionnement.