
Les médailles XIXe ou début XXe ne sont pas toujours appréciées à leur juste valeur, surtout par les numismates qui leur préfèrent souvent les monnaies ayant une réelle valeur.
J'ai moi-même longtemps considéré ces médailles dites "de table" comme de vulgaires presse-papiers. Mon épouse, quant à elle, s'attardant davantage sur leur style et leur dimension artistique, les a toujours préférées aux monnaies qui leur sont contemporaines...

Il faut dire que les types monétaires adoptés proviennent souvent de concours mettant en compétition divers graveurs. Les types adoptés ne sont d'ailleurs pas toujours les plus innovants ni les plus aboutis. Tout dépend de l'appréciation, de la culture et des attentes des membres du jury... Si la monnaie est soumise à une multitude de contraintes, les graveurs ont souvent pu s'exprimer plus librement avec les médailles, qui offrent du reste une plus grande surface !

Mais où est-il possible d'admirer ces fameuses médailles ? Dans quels musées ces médailles en argent ou plus souvent en bronze sont elles exposées ? Où est-il possible d’appréhender la production de Pierre Turin, d'Émile Lindauer ou d'Oscar Roty, au-delà des quelques types monétaires classiques (des 10 et 20 francs Turin, des "pièces à trou" de Lindauer ou de la semeuse de Roty) ?
La réponse surprendra peut-être, mais le week-end dernier, à Pékin, en Chine, une superbe exposition a été organisée à l'occasion de la Beijing International Coin Exposition 2014.
Provenant semble-t-il d'une seule collection, ces médailles étaient présentées de façon très méthodique ; une (et parfois plusieurs) vitrine était consacrée à chaque graveur spécifique. Chaque vitrine, renfermant un échantillon bien représentatif du travail du graveur, était identifiée par une affiche indiquant le nom de l'artiste avec son portrait et une rapide biographie, accompagnée d'un tableau reprenant la référence et les caractéristiques de chaque médaille présentée...
De nombreux graveurs ont ainsi été mis à l'honneur ; des moins connus aux plus connus tels ceux qui ont été à l'origine de nombreuses monnaies françaises, mais aussi le fameux Salvador Dali, plus connu pour son oeuvre picturale que pour ses médailles.
Il ne nous reste plus qu'à parler de l’accueil des collectionneurs chinois : excellent !
De nombreux collectionneurs sont effectivement venus nous demander si nous avions des médailles françaises en bronze, comme celles qui étaient exposées. Il faut dire qu'à part la Monnaie de Paris, aucun autre Français n'avait fait le déplacement... nous étions donc le stand qui avait le plus de chance d'avoir de telles médailles !

Merci à la "Beijing Art Medal Culture Co., Ltd" qui était à l'initiative de cette exposition.