Les variétés de poids des euros

Chacun pourra dire qu’une monnaie hors poids standard est une variété, mais à partir de combien ?

Une définition claire et précise de Thierry Robert, approuvée par M. Prieur, publiée sur le Site des Amis du Franc, fixe de façon incontestable les limites de poids (maxi et mini) pour les Francs.

Cette définition se base sur le poids officiel d’une monnaie et prend en compte la tolérance de fabrication : toute monnaie en dehors du poids, tolérance comprise, (en plus ou en moins) est considérée comme variété de poids.

Cette règle est d’une utilité indéniable et s’applique de fait à la collection des Euros, voir tableau ci-dessous :

Prenons par exemple la 2 €, son poids officiel moyen est de 8,50g avec une tolérance de plus ou moins 3,5 %.

Toute 2 € dont le poids est compris entre 8,7975 et 8,2025 est considérée comme une pièce ayant un poids homologué, en dehors de ces limites cette pièce est considérée comme une variété de poids.

Aussi simple que cela, encore fallait-il le dire.

Les tolérances indiquées sont officieuses, bien qu’ayant été obtenues dans une unité de fabrication de la zone Euro. Les autorités se montrent très discrètes et rétives à divulguer ces tolérances. Peut-être faut-il chercher la raison de cette discrétion dans la volonté de ne pas fournir trop d’indices à d’éventuels faussaires ?

Ce tableau peut être utilisé jusqu’à la prochaine mise à jour. En effet, les machines étant de plus en plus performantes, il est probable que la qualité des fabrications pourrait restreindre les limites de tolérance. À noter aussi que ces données sont cohérentes avec celles connues et officielles concernant les anciens Francs, voir tableau ci-dessous :

Alors pourquoi une telle mansuétude sur ces contrôles qualité?

On pourrait croire que le grand nombre d’ateliers de frappe des Euros en serait l’explication, mais la Monnaie de Paris en son temps s’appliquait déjà des tolérances bien supérieures à la qualité de ses fabrications. (10 Francs Génie)

Dernière indication, ces tolérances sont celles « A l’unité », par exemple pour la 1 cent la tolérance à l’unité est de 4,5% alors qu’elle n’est que de 1,5% pour 1.000 unités. Cette indication n’est pas neutre et pourrait être aussi une des explications plausibles, pour les pièces que l’on trouve parfois difformées alors qu’aucun défaut n’est visible. Mais ce n’est pas la seule possibilité, car tout au long de la fabrication jusqu’au conditionnement final, des contrôles par pesée ont lieu. Certains sont qualitatifs nous venons de le voir, d’autres sont quantitatifs, en effet la pesée permet de vérifier le nombre de pièces contenues dans les rouleaux, puis ensuite dans les boîtes de rouleaux.

Aussi nous pouvons nous poser la question du devenir d’un rouleau ou d’une boîte qui présenterait un écart de poids, suivant dans quelle unité de fabrication européenne où cela se passe, la décision est très certainement différente. Certains Instituts préféreront déconditionner et retrier le tout, mais certains mettront au rebus pour destruction, car le traitement obligatoirement manuel du conditionnement suspect coûtera plus cher.