Lors de notre déplacement à la 26e édition de la Tokyo International Coin Convention, début mai 2015, j'ai eu l'honneur d'être invitée par M. Hideo K. Futahashi, membre de l'association numismatique japonaise « JAPAN NUMISMATIC SOCIETY », à un séminaire organisé par M. Shoji Yoshida, un des plus grands collectionneurs de Hansatsu du Japon.
(M. Hideo K. Futahashi à gauche et M. Shoji Yoshida à droite)
Dans cet article, je vous propose de revenir sur l'histoire des Hansatsu qui sont devenus un thème de collection pour de nombreux collectionneurs du monde entier.
Ces billets sont émis au cours de la période Edo (ancien nom de Tokyo) qui s'étend de 1603 à 1868. Le Japon est alors un état féodal dominé par l'autorité centrale des shoguns Tokugawa qui dirigent le pays et sont les seuls à pouvoir frapper des monnaies. Pour répondre au manque de pièces en circulation, ils autorisent les seigneurs des provinces à émettre des billets pour les échanges au sein de leur domaine.
Le terme Han 藩 désigne les grands territoires valorisés par leur production de riz qui doit être supérieure à plus de 10 000 koku. Un koku est une unité de mesure équivalent à 180,39 l de riz représentant la quantité de riz consommée par un japonais en un an. Ces territoires sont régis par des seigneurs appelés Daimyô 大名.
Le terme Satsu 札 est quant à lui utilisé pour désigner un billet de banque.
Il existe environ 275 Han et plus de 200 d'entre eux émettent des billets.
Les Hansatsu ont une forme très particulière qui peut être comparée à celle d'un marque page. Ils sont remplis de caractères japonais ainsi que de dessins ou motifs représentant des dieux ou animaux symbolisant le bonheur, l'abondance ou la richesse.
Le plus commun est un homme corpulent assis sur deux sac de riz en forme de baril et portant sur son épaule un sac surdimensionné (Daikokuten – Divinité japonaise de la richesse, du commerce et des échanges).
La valeur sur les billets est le plus souvent exprimée en monnaies d'argent, d'or ou de cuivre et plus rarement en équivalent de riz, de vin ou d'huile. Comme pour tous types de monnaies, il existe des contrefaçons. Ces billets possèdent donc des signes de sécurité : lettres secrètes dissimulées dans les dessins, filigrane, timbre sec.
Les Hansatsu sont émis aussi bien par des villes ou des temples que par des familles nobles. Le clan Fukui fut le premier à en émettre en 1661. Leur fabrication est similaire à celle du timbre. Après l'impression d'un papier épais, les feuilles sont découpées à l'aide d'un bloc et d'un couteau. Les bandes imprimées sont alors enfermées dans des boites en bois ficelées par des cordes.
En 1871 le Gouvernement de Meiji ordonne l'abolition des Hansatsu et leur échange contre la nouvelle devise nationale Dajoukansatsu, premier billet émis par le gouvernement central au Japon. L'échange fut autorisé jusqu'en 1879 et certains comportent des surcharges en Yen, en Sen ou en Rin.
La collection de Hansatsu peut être très intéressante tellement elle est variée, pour compléter cet article, retrouvez ci-après le lien vers le site (anglais) d'un passionné de ces billets qui vous indiquera comment classer et dater les Hansatsu :
http://www.banknoteden.com/Japan.html
http://www.banknoteden.com/Japanhansatsudates.html
Vous pouvez aussi consulter les Hansatsu disponibles sur notre boutique :
http://www.cgb.fr/boutique_recherche,FJ1576B9CFE54BA6.html