France 18, notre dernier catalogue thématique, est consacré aux monnayages royaux d'Henri II à Louis XIV (1547-1715) et au monnaies féodales et jetons frappés durant le règne de Louis XIV (1643-1715). Le choix d'un tel thème est en rapport avec tricentenaire de la mort de Louis XIV et les différents événements qui ponctueront cette année.

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Arnaud Clairand.
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"2015 : année du tricentenaire de la mort de Louis XIV
L'année 2015 sera marquée par plusieurs commémorations du tricentenaire de la mort de Louis XIV survenue le 1er septembre 1715, après soixante-douze ans de règne. Surnommé « Le grand » ou le « Roi soleil », il marqua profondément l'histoire de la France et de l'Europe : guerres à visée expansionniste, construction de Versailles et apogée du classicisme français. Son règne fut aussi celui des guerres et de deux grandes famines s'étant soldées par plus de deux millions de morts.
La période de la Régence (1643-1661) fut marquée par la Fronde, période de défiance des parlementaires et des nobles à l'égard du pouvoir royal. En 1661, après le décès du premier ministre Mazarin, Louis XIV s'émancipa et régna seul, conseillé par des ministres tels que Colbert ou Louvois. En ce qui concerne la religion, il mit à bas certains contre-courants : d'abord les Jansénistes en 1660, puis les Protestants avec la révocation de l'Édit de Nantes. L'absolutisme qui caractérisa son règne toucha également la noblesse et les différentes institutions parlementaires. En matière monétaire, la Cour des monnaies de Paris se vit dépouillée de son pouvoir de remontrance et fut réduite à une simple cour d'enregistrement des actes souverains et chargée du contrôle des monnaies frappées par la plupart des ateliers du royaume. Le contrôle général des Finances, avec à sa tête Jean-Baptiste Colbert de 1665 à 1683, fut doté de pouvoirs élargis, n'ayant plus guère à se soucier de « tâter le pouls » des cours souveraines avant de lancer une réforme. Les traités relatifs à la monnaie échappèrent aux Grands du royaume ou nobles. De 1662 à 1683, Colbert s'immisça personnellement dans les affaires monétaires du royaume. Le bail général des ateliers monétaires de 1662, fut accordé à Denis Génisseau, prête-nom d'un proche de Colbert. En 1674, il lança la frappe des quadruples et double sols à Vimy-en-Lyonnais et Paris, et prenant soin de placer dans ces ateliers ses créatures. Ainsi fit-il graver les carrés des quadruples et doubles sols par Claude Hardy, graveur lorrain, au détriment du graveur particulier de la Monnaie de Paris. A la fin de la frappe de ces monnaies – largement critiquées par la population – Colbert protégea ceux qui l'avaient servit ; en créant une monnaie à Reims, dans sa ville natale, il y plaça Maniquet, le commis à la direction de la Monnaie de Vimy-en-Lyonnais et le graveur Claude Hardy. En 1679, Colbert fit interdire la circulation des monnaies espagnoles en France et procéda à leur refonte. Cette opération permit la réouverture de quelques ateliers monétaires en sommeil depuis 1662. La refonte des monnaies espagnoles fut toutefois de courte durée et, en 1680-1681, de nombreux ateliers monétaires tombèrent de nouveau au chômage. À la fin des années 1680, après des périodes de conquêtes coûteuses, la France était exsangue. En décembre 1689 fut publiée la première réformation, opération consistant à reprendre à un cours réduit les espèces françaises en circulation, à les refrapper puis à les remettre en circulation à un cours plus élevé. Cette réformation, très impopulaire, revenait à prélever un impôt sur la masse monétaire en circulation. De nouvelles réformations furent lancées en octobre 1693, septembre 1701, mai 1704 et une refonte générale fut organisée à partir de mai 1709. La fin du règne trancha singulièrement avec la stabilité monétaire relative des années 1643-1689.
En 1696, l'organisation des ateliers monétaires fut sensiblement bouleversée, conduisant à la disparition du système traditionnel des maîtrises particulières – ou des baux généraux – hérité du Moyen-Âge. Les ateliers furent placés sous la responsabilité de directeurs et trésoriers particuliers achetant leur office. Dès lors, se créèrent des dynasties de directeurs favorisant les jeux d'alliances entre familles détenant certains offices. Ce système fut maintenu durant la plus grande partie du XVIIIe siècle et ne prit fin qu'avec la suppression des offices sous la Révolution française.
Sur le plan technique, la période de la Régence (1643-1661) fut marquée par la volonté de généraliser la frappe au balancier (édit de mars 1645). Si la plupart des ateliers furent dotés de moulins et de balanciers dès 1647-1648, il faudra toutefois attendre 1652 pour que celui de Morlaàs cesse toutes frappes au marteau. L'autre innovation technique marquante de ce règne fut le procédé de Jean Castaing, consistant à marquer les monnaies sur la tranche afin d'éviter les éventuels rognages. Dans la France absolutiste de Louis XIV, ce procédé s'imposa sans soulever les vives oppositions qu'avaient pu connaître Briot et Warin sous le règne de Louis XIII en tentant de généraliser les frappes aux balanciers. L'histoire numismatique et monétaire de cette période reste encore à écrire. Les fonds d'archives conséquents et leur dispersion ont de quoi nourrir le travail de plusieurs vies de chercheurs."