Le Bulletin Numismatique est un organe non seulement d'informations, de partage de l'actualité numismatique, de publications de recherches mais aussi d'échange de point de vue et de débats. La preuve avec M. Yves Blot dans le Bulletin Numismatique 190 (Octobre 2019) !
Dans l’édito du Bulletin Numismatique de septembre 2019, M. Cornu présente son point de vue par rapport à la montée du prix de l’or et il y a en effet matière à réflexion.
La montée du prix de l’or n’a pas été constante, l’or n’a pas augmenté régulièrement d’année en année. Bien au contraire, la montée a été très rapide et cela ne m’étonnerait pas que le prix actuel s’arrête aux alentours de 1 500$ l’once.
La ou plutôt les raisons sont bien plus complexes que l’on ne croit et les conséquences futures sont « imprévisibles ».
Étant donné la croissance faible de la grande majorité des pays qui font partie de la zone euro, ainsi que l’accroissement de la dette de ces mêmes pays, la BCE, qui maintient une politique monétaire très accommodante, va assouplir davantage cette politique (on fait marcher encore plus la planche à billets). De nos jours on trouve des taux bancaires négatifs, ce qui ne s’est jamais produit auparavant ! Les banques européennes doivent payer des intérêts à la BCE en cas de dépôt, du jamais vu et par exemple en Espagne, les banques payent 0,03% (oui, 0,03%, vous avez bien lu) d’intérêt pour l’argent que vous avez sur un compte épargne ! Toutes les banques des pays de la zone euro offrent des taux d’intérêt inferieurs à l’inflation !
D’autre part, les taux d’intérêt pour les prêts immobiliers, personnels et autres, n’ont jamais été aussi bas et la conséquence directe est la montée des prix de l’immobilier dans certaines villes, comme Paris par exemple ! On se retrouve dans certains cas avec des prix complètement disproportionnés par rapport aux prestations proposées.
Tout le monde ne peut pas se permettre d’acheter un bien immobilier, mais une possibilité par contre, qui est accessible à tous, est l’achat de pièces d’or.
Pendant la Révolution française, l’assignat fit son apparition, les pièces d’or et d’argent disparurent de la circulation, car thésaurisées. Il était facile d’imprimer du papier et le montant des assignats en circulation ne cessa d’augmenter, jusqu’au moment où le château de carte s’effondra.
En France, à l’aube de la Première Guerre mondiale, la dernière frappe de pièces d’or date de 1914, c’est la monnaie de 20 francs qui pesait 6,45g (900/1000). La frappe de monnaies en or réapparait en 1935 avec la 100 francs qui pesait 6,55g (900/1000), pratiquement le même poids que la 20 francs. En l’espace de 20 ans, le rapport or/franc a été divisé par cinq.
Le cours de l’or est « contenu » artificiellement, car il y a en effet deux types différents de marché de l’or, le métal et le papier. Dans le premier cas, vous allez rue Vivienne et vous achetez des monnaies de 20, 50 ou 100 francs en or, mais dans le deuxième cas, des « sociétés » (banques ?) vous proposent des certificats « équivalents » aux monnaies ou lingots que vous achetez. La différence radicale entre les deux types est l’absence de « garantie », c’est-à-dire qu’avec le papier, vous ne disposez pas d’or physique. En cas de « problèmes », que se passe-t-il ? Personne ne le sait ! Personnellement, je pense que « Mieux vaut un tiens que deux tu l’auras ».
Étant donné que malheureusement je ne sais pas encore lire dans une boule en cristal, je ne peux pas vous dire que faire de votre argent, mais vu la conjoncture économique actuelle qui n’est pas mirobolante et vu l’avenir qui s’annonce « compliqué », acheter quelques pièces d’or peut être finalement une option à envisager sérieusement.
Yves BLOT